Dans un coin de la salle de jeux...

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Dans la salle de jeux, presque vide à cette heure-ci de la matinée, seules quelques personnes déambulent entre les rayons des bornes d'arcades. D'habitude si animée, la salle semble s'éveiller doucement, accueillant seulement ses clients les plus assidus. Le gérant lui-même baille un peu, somnolant à moitié sur sa chaise. Pas de bruits, pas de cris de victoire ou de frustration.
Et pourtant, même sans animation, on a déjà la sensation d'entrer dans un autre monde. Les musiques des bornes colorées en attente de joueurs se mélangent et produisent un bruit de fond continu, qui s'amplifiera au fur et à mesure que les jeux se mettront en marche.

John, lui, est déjà présent, comme tous les matins. Pianotant sur les touches d'une main experte, il joue seul, sur une borne au fond de la salle. Concentré, il manie le joystick rapidement, avec une précision extrême. Cela fait une bonne semaine qu'il s'entraîne à ce jeu, en client régulier. Il reste ainsi des heures, à remettre des pièces dans la borne (pièces trouvées pour la plupart dans la rue), et à persévérer.
-Mince! Jure-t-il en voyant qu'il vient de perdre sa dernière vie. Un coup d'oeil dans son portefeuille lui apprends qu'il n'a déjà plus de sous. Jetant un regard en direction de la salle, il vérifie que personne ne l'observe, puis donne un coup de pied à la machine, qui lui décompte alors trois parties supplémentaires.
-Aah, merci ma bibiche... murmure-t-il en reprenant son jeu.

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Hm ... A game shoot ? Why not ...

Cela faisait plusieurs jours que les jeunes avaient eu une idée pour remercier leur « mère adoptive » de s'occuper si hardiment d'eux. C'est pourquoi, ils vinrent un beau jour la réveiller avant même que les premiers rayons du soleil n'apparaissent. Sans s'énerver, la Diclonius accepta de se lever, de prendre une douche puis de s'habiller, calant son bonnet d'elfe sur sa tête. Kenzi lui avait gentiment préparé son petit déjeuner qu'elle mangea sans rien dire, leur poser des questions n'auraient servis à rien.

Quand elle eut finis de manger, Angelus prit une forme humaine pour la trainer à travers Ocrelieu, jusqu'à Puyfou. Ce n'est qu'une fois devant la Games Room que la jeune femme comprit ce qu'ils avaient mijoté mais elle n'eut pas le temps de faire marche arrière que sa tête blonde lui avait déjà glisser un sac d'argent dans la main pour ensuite la pousser dans la salle, l'abandonnant là.

Hm … Comment dire … Ce n'était absolument pas le genre d'endroit dans lequel elle appréciait être mais après tout, ils s'étaient donnés tant de mal pour elle … Elle pouvait bien faire un effort, n'est-ce pas ? Faisant le tour des machines, elle jeta finalement son dévolu sur un jeu de tir de zombie donc les manettes étaient des pistolets en plastique. OK, pas sûr que c'était pour s'amuser tout ça mais en tout cas, elle semblait plutôt douée et très vite, elle prit goût à ce petit jeu.

Tout à coup, elle entendit quelqu'un jurer sur sa droite, c'était un drôle de jeune homme qui semblait avoir perdu. L'observant du coin de l'œil, elle le vit frapper contre la machine qui lui offrit trois parties supplémentaires. Ne pouvant s'empêcher de lâcher un petit rire, elle vint appuyer ses hanches contre sa borne, face à l'inconnu et lui dit avec un petit rire :
-Ce n'est pas une manière de traiter une machine.

C'était peut-être le contexte ou bien le fait que ce soit très tôt le matin mais en tout cas, ce gars pouvait s'estimer heureux, il était extrêmement rare de voir Lucy être sociable et encore plus rare de la voir sourire. Visiblement, elle était de bonne humeur.

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Distrait, John lâcha les commandes et quitta l'écran des yeux une seconde, mais cela suffit à lui faire perdre sa partie. Il jura de nouveau en frappant les touches de dépit, puis se passa une main dans les cheveux en disant :
- Bon, pas très grave. Je trouverai bien d'autres pièces dans la journée.
Puis, curieux plus qu'énervé, il se tourna vers celle qui l'avait abordé. Il vit une femme aux cheveux roses, plutôt mignonne. Son regard détailla son corps généreux, et il décida immédiatement de se donner un rôle de séducteur. Il effleura sa joue gauche, vérifiant que son bandage masquant sa chair à nu était bien en place, puis se mit à déclamer avec emphase :
- Mademoiselle, je ne crois pas avoir déjà eu l'honneur de vous rencontrer...
Il prit sa main et lui baisa galamment en s'inclinant.
-Je m'appelle Johnatan, mais vous pouvez m'appeler John. Puis-je connaître votre nom?
Dans sa tête, John s'était trouvé super classe, et pensait avoir impressionné son interlocutrice par ses manières. Comme à son habitude, il n'avait pas pris la peine de sonder plus profondément celui à qui il s'adressait, aussi s'attendait-il obligatoirement à une réaction positive à son numéro.

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You're stupid, you know that ?

Le voir perdre à nouveau et jurer une fois de plus la fit rire intérieurement par contre, le ton de sa voix puis le baise-main qu'il lui fit, redonna à la jeune femme sa froideur habituelle. Elle dégagea sa main bien vite de l'emprise de cet inconnu qui s'appelait Johnatan d'ailleurs puis songea qu'elle devait faire un effort, au moins pour les enfants. C'est pourquoi, elle croisa les bras et répondit en essayant de prendre un ton neutre plutôt que glacial :
-Je me nomme Lucy.

Puis, se souvenant qu'il avait parlé de trouver des pièces dans la journée, elle lui tendit son sac. Après tout, plus vite elle aurait dépensé cet argent, plus vite elle pourrait rentrer donc autant le partager avec ce gars. Le détaillant un peu plus du regard, elle se mit à se demander si il était humain … Il semblait l'être pourtant … Quelque chose clochait. Bah après c'est pas comme si elle avait un ultra-sens de Diclonius lui permettant de deviner sa race donc bref, n'en parlons plus.

Prenant une pièce dans le petit sac qu'elle avait déposé entre eux d'eux. Elle se relança une partie, avant de demander à son camarade, sans quitter des yeux l'écran et surtout le jeu :
-Tu viens ici souvent, n'est-ce pas ?

Elle était douée en déduction et bizarrement, il semblait être un habitué des lieux. Pendant qu'elle écoutait sa réponse, un enfant passant près d'elle, trébucha, la bousculant un peu. La jeune femme s'empressa alors de vérifier que son bonnet n'était pas tombé tout en foudroyant le petit jeune du regard qui s'empressa de s'excuser en filant à l'autre bout de la salle. La réaction de l'enfant l'a fit soupirer, elle devait apprendre un se contrôler un peu plus non ?

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Bien évidemment, pas perspicace pour un sou, John n'avait rien remarqué du changement d'attitude de la femme, qui devait visiblement se maîtriser pour se sociabiliser et ne pas partir. Prêt à persévérer dans son rôle de charmeur, il allait la complimenter sur son nom quand Lucy lui tendit son sac de pièces. Il abandonna immédiatement son numéro et se jetant presque sur l'argent, remercia sa bienfaitrice, abandonnant au passage le vouvoiement poli :
-Waah, merci, t'es vachement sympa!
Il s'empressa de relancer une partie sur sa borne sans remarquer que la femme le détaillait bizarrement. Totalement concentré sur le jeu, il faillit ne pas entendre sa question.
Yep... Oulà, c'était pas loin, ça. répondit-il, entrecoupant ses phrases de remarques sur le jeu, Je viens ici... Tiens prends ça!
Il profita de la fin du niveau pour finir sa phrase :
-Je viens ici tous les jours. Puis il continua, en regardant Lucy jouer : Toi par contre, c'est la première fois que tu rentres ici, pas vrai?

En voyant l'enfant bousculer sa voisine, John se leva de sa chaise pour crier :
-Oh, Jimmy! Fais un peu gaffe, quoi!
Il se rassit et dit à Lucy :
-Excuse-le, il fait pas vraiment attention à ce qui se passe autour de lui.
Et il retourna à sa borne, de nouveau absorbé par le jeu.

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Maybe i can like you ... Maybe

Lucy regarda Johnatan du coin de l’œil avant d’acquiescer d’un petit mouvement de tête pour finalement dire :
-Ce n’est rien, j’ai l’habitude.

C’est vrai que quand on s’occupe de huit petits monstres, on commence à s’habituer à ce qu’ils nous bousculent, courant partout sans s’occuper du monde les entourant. Mais elle les adorait car après tous, cela faisait quelques années qu’elle vivait avec eux et c’était un certain bonheur de les avoir à ses côtés.

Du coup, il venait tous les jours et avait deviné que c’était sa première fois à la Games Room. Plutôt perspicace. Continuant à tirer comme si elle avait fait ça toute sa vie (priez de ne pas rire), elle esquissait un sourire en pensant à son ancien mentor qui lui adorait les armes à feu. Il aurait sûrement été très fier de la voir ainsi se débrouiller, même si c’était un flingue en plastique orange et blanc raccordé à un jeu vidéo.

Mais bref, il y avait plus important, elle devait continuée de sociabiliser un peu, c’était un exercice qui s’avérait moins désagréable qu’elle l’aurait cru …. Et pourtant elle parlait à un humain ! C’était un peu étrange … Trop étrange en fait. Mais bref, finissant son niveau, elle demanda à tout hasard :
-Tu habites à Ocrelieu ?

Oui, c’était une question idiote puisque tout le monde vivait à Ocrelieu mais quand on est une jeune femme peut sociable qui essaye de sociabiliser avec un jeune homme, c’est la seule question qui nous vient en tête.

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Tout d'abord, John ne répondit pas, trop concentré sur le jeu. Puis une fois le niveau fini, la borne se mit à clignoter de toutes ses lampes et joua une musique de victoire.
-Ha-ha! Bim! Dit-il en tirant une balle de pistolet invisible sur le jeu. Puis il se leva et cria au gérant de la salle :
-Pari gagné, vieux croûton!
Il demanda à Lucy de l'attendre quelques secondes, puis fila en direction du local du gérant. Il en revint avec une bourse pleine, qu'il faisait sauter dans sa main, l'air triomphant.
-Et toc! Ça lui apprendra. Quand à moi, je vais aller me commander quelque chose au resto d'à côté.
Et, brandissant la bourse, il demanda :
-Je t'invite?

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Hm ... Why not

Ah visiblement son camarade avait touché le jackpot, plutôt doué l'inconnu. Partant au loin en lui demandant de l'attendre, il revint avec une bourse vraiment bien remplis et dit qu'il comptait aller manger, pour finalement l'inviter. Lucy hésita un peu, puis dans sa tête, elle entendait déjà Angelus et Kenzi lui crier dessus car elle avait refusé donc, faisant un très léger sourire, elle acquiesça et récupéra son sac en abandonnant sa borne.

C'était la première fois qu'elle allait quelque part avec quelqu'un de son âge depuis bien longtemps. Elle ne savait pas comment se comporter alors elle fit comme avec son mentor et attrapa le bras de Johnatan. Malgré tout, elle sentait que cette proximité était un peu bizarre … Pourtant quand il s'agissait de son vampire, cela ne l'avait pas dérangé … Peut-être que c'était juste car elle n'était plus trop habituée au contact.

Aller, aller, jeune Diclonius, tu es belle, tu es jeune et cela fait extrêmement longtemps que tu n'avais pas parlé à quelqu'un d'environ ton âge sans le tuer. A l'exception d'Andreas bien sûr mais lui c'était différent et puis si, elle avait quand même manqué de lui trancher la tête. Revenant à la situation, elle sortit donc en dehors de la Games Room avec le jeune homme et regarda autour d'eux. Combien de temps avaient-ils passé à l'intérieur ? Il lui était impossible de le dire, maintenant elle avait un peu envie de dormir mais avant, un repas ne serait pas de refus.

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À présent qu'il réfléchissait un peu à la situation, John devenait un peu anxieux. Il n'avait pas réellement pris conscience de ce qu'il avait fait avant de sortir de la salle de jeux. Il avait discuté avec une fille, l'avait invité à manger avec lui, et à présent, elle s'était accrochée à son bras. Il déglutit. "Calme-toi, Jonh. C'est pas digne d'un type cool comme toi de paniquer pour si peu", se dit-il pour se rassurer. "Après tout, c'est normal de rencontrer des gens, de devenir amis, ce genre de choses... "

Son problème était surtout qu'il n'avait aucune idée de quoi faire, étant habitué à se faire des amis sans leur demander la permission, du jour au lendemain. Là, pour la première fois, il perdait sa nonchalance et se demandait ce qu'il devait faire ensuite, perdant ce don qu'il avait de s'en sortir sans qu'il se préoccupe réellement de quoi que ce soit. Ou alors, peut-être qu'il réfléchissait trop. En tout cas, il commençait petit à petit à se désintéresser de lui-même pour regarder de plus près celle qu'il avait invitée, et se demander ce qu'elle pensait de lui. Cela ne lui était presque jamais arrivé avant, mais cette fille dégageait une aura particulière, qu'il n'arrivait pas à identifier, et dont il ne savait que penser. C'était peut-être cela qui changeait légèrement sa façon de penser.

Cette intense réflexion qui se portait sur quelqu'un d'autre que lui pour la première fois depuis un bon moment ne dura pas longtemps. Une fois arrivés au restaurant, de l'autre côté de la rue, il se remit à penser au moyen de paraître le plus cool possible. Il choisit une table à l'extérieur, le temps étant clair et la température plus douce à mesure que la matinée avançait. Continuant dans son optique de "jesuistropgalantettropcool", il tira une chaise pour aider Lucy à s'asseoir, puis lui demanda ce qu'elle souhaitait afin d'aller commander.

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Sit down and talk

Ah ! Zut … Johnatan avait choisis de s’installer sur la terrasse du restaurant, avec ce grand soleil apportant une douce chaleur, la Diclonius risquait fort de finir par s’endormir sur sa chaise mais bon tant pis. Haussant les épaules, elle le remercia quand il lui tira sa chaise, à nouveau, cela la fit penser à Abel, toujours souriant, charmant, à lui tirer la chaise, lui ouvrir la porte, lui dire d’être polis, il s’était toujours comporté comme une maman poule et ce même quand la jeune fille devint adulte.

Revenant à son interlocuteur, elle secoua un peu la tête en comprenant qu’il lui demander ce qu’elle voulait manger. Hésitant, elle se mit à réfléchir, autant prendre quelque chose qu’elle n’avait pas goûter depuis longtemps … Donc, de la viande fraîche saignante et du vin ! Cela faisait siiiiii longtemps qu’elle n’avait pas bu un peu de vin. Mais … Pouvait-elle vraiment se permettre d’en demander ?
-Hm … Du canard … S’il te plaie.

Voyons, souvenons nous des formules de politesse … D’abord on n’oublie pas de sourire, on pose ses mains sur la table, on retire son bonnet .... Ah non … ça ce n’était pas vraiment possible … Alors … C’est alors qu’elle se souvenait qu’Abel lui demandait toujours de l’embrasser sur la joue pour le remercier du repas ou autres choses qu’il avait fait pour elle. Prenant un air énervé, elle songea qu’il était IMPOSSIBLE qu’elle fasse une telle chose à cet inconnu.

Pendant que Johnatan était parti commander, elle retira le ruban autour de son cou et le noua à son poignet en s’aidant de ses dents, cela lui faisait toujours mal quand elle mangeait avec … Ses vecteurs au fin fond de son épine dorsale, Lucy remuait un peu sur sa chaise, ayant envie de les sortir. A fin de ne plus y penser, elle ferma un instant les yeux pour profiter des rayons du soleil.

» Lacie Strom, une tempête dans vos vies.